Colloque Méditation, Conscience et Guérison 

28 Septembre 2019 au Grand Rex

Lettre de L. Anonyme

Matinée consacrée à la nature de la Conscience

Jean-Jacques Charbonier : « Devenir hyperconscient »

Médecin réanimateur, consacre sa vie à étudier les phénomènes de mort provisoire. En mars 2001, thèse d'un de ses élèves : on revient bel et bien d'une mort clinique. Le cerveau était mort et la conscience continuait, jusqu'au « réveil » de la personne. Scientifiquement, on parle de « réssucitation ».

En 2015, la thèse d'un de ses élèves met en exergue la notion de Conscience Intuitive Extraneuronale (CIE), différente de la CAC (Conscience Analytique issue du cerveau) et indépendante du cerveau. .

Depuis, organise des ateliers de TCH (Transcommunication hypnotique) où il guide les personnes sous hypnose vers cette conscience. Il semble qu'elle s'active quand le cerveau et la CAC sont eux-même au repos. Elle survient juste avant le sommeil, sous hypnose, pendant la prière, et dans les états modifés de conscience. Les enfants la connaissent jusqu'à l'âge de 7 ans, avant d'être trop socialisés.

Livres : « La Conscience intuitive extra neuronale » chez Trédaniel- 2016, « Devenez Hyperconscient »-Trédaniel 2019, et beaucoup d'autres à retrouver sur son site.

Eben Alexander : neurochirurgien américain

Il connaît en 2008 un épisode de coma de 7 jours à la suite d'une méningite bactérienne. Les médecins le pensent perdu, son cortex est détruit, sans retour possible selon eux. Pendant ce temps-là, Eben vit une expérience de mort imminente d'où il a tiré un livre (« La preuve du Paradis », 2013 chez Trédaniel pour l'édition française).

Il est revenu de son coma sans séquelles. Se consacre depuis à l'origine de la conscience. « Quand j'étais jeune étudiant en médecine explique -t-il, je croyais savoir que le cerveau produit la conscience. Aujourd'hui , mon expérience et beaucoup d'autres m'en ont persuadé, je sais que c'est l'inverse qui se produit . La Conscience existe indépendamment du cerveau et il semble que le cerveau agisse comme un filtre qui nous isole des réalités comme la télépathie, le souvenir des vies antérieures, les phénomènes médiumniques. Les expériences montrent que sous substances et drogues, l'activité cérébrale diminue jusqu'à totale extinction (sous IRM). C'est alors que l'autre Conscience apparaît ».

Eben a écrit « L'évidence de l'Après vie » avec Raymond Moody.

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Après midi consacré à Méditation et guérison :

Elisabeth Blackburn , Médecin PhD- Prix Nobel 2009 pour son travail sur les télomères.

A découvert que les branches d'ADN sont protégées à leur extrémité par une sorte de capsule formée d'une couche de protéines appelée télomère. Ces télomères ont tendance à se raccourcir avec l'âge, ce qui est fâcheux, car ils contiennent notre programme de vie au sens de notre longévité possible. Quand ils commencent à raccourcir, le corps sécrète la télomérase, qui est censée les reconstituer en partie. Mais c'est dangereux, car trop de télomérase dans le corps favorise le cancer. Le mieux est donc d'en prendre soin ou de les rallonger par d'autres voies, si c'est possible. Les études démontrent que l'origine génétique est moins importante que l'épigénétique, c'est à dire l'ensemble de nos comportements et habitudes renouvelés, dans la longueur de nos télomères.

Qu'est-ce qui affecte les télomères : la cigarette, le stress chronique (mauvais stress, celui de la biche poursuivie et pas celui de la lionne qui poursuit son déjeuner), les phénomènes inflammatoires. Le bon stress nait aussi de la capacité à transformer une situation dangereuse ou stressante en opportunité (la petite souris qui fait du rameur avec son piège à souris !). Il s'agit alors de passer de la menace (threat) au défi. C'est possible en 6 mois de méditation (les méditants déjà acquièrent la capacité à être résilients, c'est à dire transformer les menaces en opportunité).

Souhaiter que les choses soient différentes de ce qu'elles sont (négativité) réduit les télomères. Les bonnes relations sociales les allongent, ainsi que la Méditation.

Une étude propose à un groupe contrôle une semaine de vacances en club, et à un autre groupe une semaine de méditation intensive. A la fin de la semaine, le premier groupe a vu ses télomères croître de 16%, le second de 40%...

Conclusion du Dr Blackburn :

  • notre santé de demain s'inscrit dans notre biologie d'aujourd'hui,
  • un esprit inattentif et surtout négatif accélère les processus de vieillissement cellulaire,
  • la présence et la bienveillance ralentissent le vieillissement,
  • du coup, comment voulez-vous vieillir ? (part de choix)

Un livre « L'effet télomères »

Frédéric Saldmann : quel hygiène de vie pour la longévité ?

Médecin cardiologue et nutritionniste - quelques éléments intéressants :

Einstein : « la vie c'est comme le vélo, quand on cesse de pédaler, on tombe ! »

Des études démontrent la corrélation chez les hommes (moins chez les femmes sans doute car elles ont plus d'activités en dehors de leur profession) entre une retraite précoce et la croissance du risque d'Alzheimer.

L'exercice physique : 30 minutes par jour réduit de 40% tous les risques de maladies, quelles qu'elles soient.

Capital : la nutrition, dans sa qualité comme dans sa quantité. En Occident, notre problème c'est de manger trop, et une qualité médiocre. Il est prouvé que le jeûne séquentiel, (14 heures sans manger régulièrement, par exemple dîner à 21h et pas de déjeuner avant 13h) renforce l'ADN.

30% de calories en moins = 20% de longévité en plus.

Richard Davidson : le Bien-être est une compétence

Docteur en psychologie PhD, fondateur avec le Dalaï Lama duCenter for Investigating Healthy Minds, il est l' un des membres fondateurs du Mind and Life Institute qui s'attache à explorer la relation de la science et du bouddhisme.

« Si nous passions autant de temps chaque jour à entrainer notre esprit qu'à nous laver les dents »...

4 thèmes à prendre en compte dans la question du bien-être :

  • la neuro -plasticité : il y a 20 ans, on pensait que dès l'âge de 20 ans, nous perdions un nombre considérable de neurones chaque jour. C'était faux. Notre cerveau continue de produire des neurones et des connexions nouvelles jusqu'à notre mort, à condition que nous l'entrainions. Le Dalaï Lama : « Faites chaque jour quelque chose de nouveau, apprenez chaque jour ! » Et sachons avec quoi nous nourrissons notre esprit (programmes de télé débiles ?)
  • l'épigénétique : nos gènes s'allument ou s'éteignent en fonction de notre hygiène de vie (études sur les jumeaux, porteurs du même gène, mais vivant différemment, et dont l'un va développer la maladie due au gène, pas l'autre).

L'entrainement de l'esprit a un impact sur ces deux critères.

  • La communication bi-directionnelle entre le corps et l'esprit. Nos pensées ont un effet sur notre corps.
  • Les études démontrent que les êtres humains naissent avec une bonté innée, et une forte tendance à l'altruisme (étude sur des nourrissons)

Or actuellement, elles révèlent également un recul de l'impression de bien-être dans tous les pays industrialisés, et l'espérance de vie diminue à nouveau notamment aux Etats-Unis (notamment par augmentation de 26% du taux de suicide). Des corrélations existent avec la perte de sens évoquée plus loin.

Quelles sont donc les composantes démontrées scientifiquement de notre Bien-être :

· la Conscience

  • et particulièrement la capacité d'attention
  • l'attention à soi et à ses actions
  • l'attention à l'environnement dite « attention ouverte » qui consiste en Méditation à s'entraîner à savoir où est l'esprit, et à élargir le champ de conscience jusqu'à saisir plusieurs éléments de la réalité de manière stable.
  • la capacité à se concentrer en un point précis et de manière stable.

Aux Etats-Unis, les études démontrent qu'un américain moyen passe 47% de sa vie en état d'inattention (ne se rappelle plus ce qu'il faisait quelques instants auparavant, où était posée son attention...). Or elles démontrent aussi la corrélation entre bien-être et attention. « Un esprit erratique est moins heureux qu'un esprit posé, et un esprit qui rumine moins encore ».

Face au stress, il est démontré que méditants et non méditants ont une même réaction émotionnelle au moment de l'apparition du stress, mais le retour à la normale est beaucoup plus rapide chez les méditants. Propriétés anti-inflammatoires de la méditation.

  • la Connexion (sociale et affective)
  • être bienveillant et gentil avec soi-même et avec les autres (préjugé favorable)
  • l'empathie vis à vis des autres
  • une vision positive de la vie
  • l'Insight (discernement/perspicacité/ sagacité)
  • se connaître et s'accepter tel qu'on est, idem pour les autres
  • développer un bon rapport avec notre histoire (réconciliation)
  • avoir une vision saine (bienveillante, sans jugement ni complaisance) de soi-même et des autres.
  • Le sens donné à la vie (purpose)
  • donner à sa vie une direction claire
  • penser que notre vie a un sens, jusqu'au bout (et particulièrement après 80 ans, incidence démontrée sur l'espérance de vie),
  • relier nos tâches journalières à ce sens.

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Deux approches plus spirituelles sur la méditation :

Martin Aylward : vivre et mourir librement, à la recherche du soi

Martin Aylward guide des méditations depuis plus de 25 ans et a créé deux lieux en France dont le dernier est le Château de Gaves, où il propose des retraites. Il nous parle de l'importance dans le Bouddhisme de se réconcilier avec la mort, qui pour lui, c'est vrai, n'existe pas totalement, puisque l'Esprit (qui correspond - à peu près- à la Conscience dont parlent les autres intervenants) ne meurt pas et se réincarne. Le bouddhisme propose beaucoup d'exercices pour se familiariser avec l'idée que nous sommes mortels, et même en tirer un surcroît de vie (du coup la vie, c'est tout de suite !). Il propose également non pas la révolte contre la vieillesse et la maladie, mais une acceptation sereine, et même un enrichissement (« vieillir est encore le seul moyen qu'on ait trouvé pour ne pas mourir »). Vieillir est aussi une libération de beaucoup de contraintes, une possibilité de transmettre bienveillance et sagesse, à condition de les avoir développer en soi, sauf à vivre dans l'enfer du refus (avec les conséquences sur la santé développés par les autres intervenants scientifiques !)

En effet, le bouddhisme, à la suite de l'hindouisme d'ailleurs qui l'a historiquement précédé, prône avant tout l'acceptation du réel comme règle de vie et seul moyen de vivre en paix et dans un relatif bien-être, même quand il y a souffrance. La méditation aide à mettre la souffrance à une place où elle ne prend justement pas toute la place, à la contenir, ou surtout à ouvrir un champ de vie plus vaste dans lequel nous ne nous réduisons pas à elle. (Idem pour la colère, dont l'expression débridée, loin de nous alléger, nous entraine à de plus en plus de colère, avec des seuils d'irritation qui baissent de plus en plus. La colère est l'émotion du refus par excellence, et marque notre impossibilité à accepter le réel, signe suprême d'ignorance et facteur de souffrance, pour soi et pour l'entourage).

Le bouddhisme nous invite à être plus « gracieux » face à l'impermanence et à ses effets dans nos vies.

« Faire confiance à la vie dans les moments de passage, y compris le dernier, et quand notre travail est achevé, s'envoler avec grâce »

Reza Mogghaddassi : plaidoyer pour la Méditation à l'école

Reza Mogaddassi est enseignant et philosophe. Il prône le développement de temps de méditation à l'école pour enseigner aux enfants la qualité et non pas seulement la quantité, la productivité, la rentabilité, l'homme réduit à son état de producteur économique ou variable d'ajustement d'une économie de plus en plus folle.

Il cite Heidegger : « tout fonctionne, et c'est bien cela l'inquiétant ». L'homme robotisé, soumis aux injonctions du tout économique, perd son âme (à rapprocher des statistiques désastreuses de Richard Davidson sur le bonheur dans les sociétés industrielles).

La méditation constitue d'abord un temps d'arrêt dans la vie des enfants déjà surmenés ; il invite à passer de la récréation à la re-création de soi-même et de son rapport aux autres et à la vie. Passage rendu possible seulement par l'intériorisation et le silence.

Il invite également les professeurs à aider les enfants à discerner ce qui est juste et vrai (nos anciens cours de morale ?), et ensuite comme disait Nietzsche, à le « ruminer », c'est à dire à le contempler, retourner en tous sens, et à le laisser infuser en soi jusqu'à ce qu'il fasse partie de l'enfant jusqu'à le guider dans son quotidien et ses apprentissages.

Livre paru : « la soif de l'essentiel » Editions Marabout 2016

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