Lettre du mois
Septembre 2019
Colloque Méditation, Conscience et Guérison (28 Septembre 2019 au Grand Rex)
Mars 2019
Maxime, le 10 Mars 2019
Il y a quelques mois j'ai eu à faire des examens médicaux dont les résultats pouvaient avoir un impact important sur ma vie future. Ce ne sont pas des examens douloureux et si je connaissais déjà l'un d'entre eux jamais je ne les avais vécus comme je vais le raconter.
Le premier porte un nom que je trouve presque amusant : pet scan. Il se déroule en deux temps et dure 3 heures, avec d'abord l'injection d'un produit radioactif qui se fixe sur les organes malades puis le passage dans un scanner. N'en ayant jamais passé j'y suis allée zen avec pour seule appréhension celle du résultat et une certaine curiosité. « Aie Confiance ma fille ! Fais confiance ! Fais toi confiance ! Depuis des mois tu travailles sur la confiance et sur le lâcher-prise, alors continue, vas y ! » Me disait ma petite voix intérieure.
Très vite prise en charge par l'équipe médicale je n'ai pas le temps de réfléchir, malgré le local qui ressemble à un bunker, je me retrouve assise, seule, dans une toute petite pièce, avec interdiction absolue de bouger, une aiguille dans le bras et le liquide radioactif qui se diffuse dans mes veines. Alors je ferme les yeux, inspire... expire... inspire... expire et me centre sur ma respiration. Mon appui est dans mon bassin posé dans ce fauteuil, mes axes sont mon ventre et mon souffle. Mon mental se relâche peu à peu ; je visualise mon souffle circuler tranquillement dans mes pieds, mes jambes, mes intestins, mon « hara » (centre énergétique situé sous le nombril), remonter vers mon cœur, mes poumons, mon foie, mes mains, mes bras, ma tête. Je le suis pas à pas et me sens progressivement lâcher prise ; mon ventre est chaud et lumineux, j'aperçois les images mentales passer comme des nuages avec le vent ; je suis le souffle, je suis tout court, le temps n'existe plus, je me sens bien, je suis dans l'instant présent, je suis l'instant présent.
Combien de minutes se sont écoulées depuis que je suis rentrée dans cette pièce, je ne sais pas, je n'ai pas d'heure et suis surprise quand l'infirmière vient me chercher pour la suite de l'examen, comme si j'avais été dans un autre ailleurs.
Dans la salle du scanner il ne fait pas chaud du tout. Allongée sur la table roulante je sens la clim souffler à fond sur mon visage mais ne veux pas ressentir ce froid. Je reprends de nouveau mon souffle et me recentre sur mon ventre, sur sa couleur jaune orangée qui me transmet une douce chaleur et laisse mon mental voyager vers un endroit où je me sens toujours tranquille : une plage de sable fin, le ressac de la mer, sa couleur d'un bleu turquoise transparent, la morsure du soleil. Je suis comme un poisson dans l'eau dans cet univers où tout est paisible, lumineux, chaleureux. Je flotte, me laisse dériver ; le temps n'existe plus, je suis dans une autre dimension, celle qui me fait du bien. Aussi, quand l'opératrice me dit que l'examen est terminé je pense « déjà.. » et quelques minutes plus tard quand le médecin vient m'annoncer qu'il n'y a rien d'anormal, j'ai non seulement envie de lui sauter au cou mais en plus je ne sais vraiment plus sur quelle planète je suis.
Deux jours plus tard me voilà de nouveau en route vers un autre centre de radiologie pour passer un IRM. Je déteste l'IRM avec cet énorme caisson dans lequel on est enfermé de longues minutes et qui émet des sons que je trouve agressants, soit forts, aigus, stridents ou graves. C'est un examen qui m'épuise. Allongée sur une table, dans le ventre de l'énorme machine dont je ne vois pas l'extrémité, les bras le long du corps, des écouteurs sur les oreilles pour en principe atténuer les bruits, je ne sais pas combien de temps va durer l'examen dont l'enjeu est pour moi aussi important, si non plus que le précédent, car plus ciblé. Je me dis qu'il ne faut pas paniquer, rester zen et me faire confiance. Je peux y arriver ! Je me centre sur ma respiration, » inspire, expire ma fille et sens ton souffle à l'expire cheminer dans ton corps » ; je le fais plusieurs fois de suite en essayant de faire abstraction du premier son de marteau-piqueur qui déboule dans l'énorme escargot. Laisser passer ces sons sans qu'ils me touchent. Je respire lentement mais me laisse malgré tout surprendre par le son suivant, horriblement strident. Ne pas se laisser envahir par l'angoisse, que je sens monter. Je ferme les yeux, reprends ma respiration en essayant de ne pas la perdre cette fois. 3, 4 inspirations.... 3, 4 expirations...je reste centrée et laisse mon souffle inonder mon corps, se propager dans mon ventre ; une fois, deux fois, trois fois et encore une et encore...je finis par m'apaiser, visualise la confiance et le plaisir que j'ai quand je réussis quelque chose ; j'inspire la confiance ; j'inspire la paix, la sérénité, j'expire l'inquiétude, la peur. Mon mental se libère et se calme. La même lumière jaune et chaude que la veille envahit mon ventre, se propage à tout mon corps et m'enveloppe. Je me sens légère, heureuse. Les sons n'ont plus d'impact : ce ne sont que des sons et rien que des sons. Ils gravitent autour de moi sans me toucher. Quand, plus de 45 minutes après, l'opératrice vient m'annoncer la fin de l'examen j'ai l'impression de revenir d'un long, d'un très long voyage.
Puis il y a le temps de l'attente du résultat, aussi long que celui de l'examen ; espace intemporel où l'on essaie de faire abstraction du temps lui-même car, après tout, ce temps peut n'avoir que la valeur que l'on veut bien lui donner.
Je me repasse aussi en boucle ma petite phrase si
banale sur la confiance et quand le médecin me fait part du résultat négatif je
sens une joie immense m'envahir et une gratitude infinie. Merci la Vie ! Le
parcours n'est pas terminé ; je sais qu'il y aura encore des obstacles à
surmonter mais j'ai découvert que je pouvais et savais désormais mieux gérer
mes inquiétudes et mes peurs.
Octobre 2018
Nathalie, le 16 Octobre 2018
Après une 1ere expérience aux cèdres bleus en Mars 2017, je n'ai pas hésité à m'offrir ce 2nd weekend du 12-14 Oct 2018 et je voudrais partager mon expérience et ressenti.
Nous sommes parties à 7 filles de la Celle des bordes avec 2 voitures et après quelques déboires (une des voitures est tombée en panne), nous nous sommes toutes retrouvées chez Carole et Dat le vendredi soir.
L'endroit est très chaleureux et accueillant. La maison se compose de 2 corps de bâtiments imposants qui âgés de 300 ans ont eu plusieurs fonctions : lieu de vie pour les nonnes, filature à l'aire industrielle puis pour finir maison d'habitation. Cette maison est chargée en énergie et la salle de méditation nous le rend bien. Autant dire que l'on s'y sent bien à peine arrivés, les chaussons aux pieds, une tasse de thé à la main devant le poêle rougeoyant.
Dat et Carole forment un couple atypique de par leur histoire et leur projet de vie: ils sont extrêmement bienveillants et à l'écoute de leur hôtes et c'est avec plaisir que j'apprends à les connaître.
Le weekend fut une succession de moments uniques très agréables, occasion de pouvoir s'occuper de soi sans contraintes logistiques ou familiales. Nous avons pu profiter des enseignements de Dat et Fabienne sur la compassion, nous promener en silence dans la nature pour certains pieds nus, de méditer, de s'occuper de notre corps par des exercices de Qi Gong, de profiter des repas tous ensemble.
Durant les enseignements de Dat, j'ai apprécié particulièrement les anecdotes qu'il partage sur ces expériences de vie. Fabienne nous a proposé une séance colorée pour travailler sur notre passé, présent et futur en utilisant des crayons de couleur et j'adore les crayons de couleurs !!! J'ai savouré les méditations du matin avec le lever du soleil, les repas en pleine conscience, les moments de temps libre ou j'ai pu rencontrer de nouvelles belles personnes. Et en plus la cuisine est très bonne, légumes du jardin garantis.
Le retour à la maison fut riche en discussion, je vous laisse imaginer 6 filles dans la même voiture après 2 jours de vie ensemble.
Le bénéfice d'un tel weekend est immédiatement perceptible, l'esprit est apaisé, le corps est rechargé en énergie et la pleine conscience est un outil formidable pour gérer des situations difficiles.
A quand le prochain weekend ....
Merci à Fabienne, Dat et Carole
Septembre 2018
Christiane, le 28 septembre 2018
Je suis partie environ 3 semaines en Haïti en mars dernier et voudrais vous faire partager mon expérience.
Effectuer une mission humanitaire est un projet que je portais depuis plusieurs années et j'attendais l'arrêt de mon activité pour le réaliser. J'avais donc beaucoup investi et je peux dire à mon retour que la mission a été à la hauteur de mes attentes.
Le but de cette petite ONG est de dispenser des soins médicaux et dentaires aux populations isolées, défavorisées et laissées pour compte dans les montagnes, les aides des grandes ONG étant distribuées surtout dans les villes où il y a aussi tant à faire.
Je suis intervenue en qualité d'assistante dentaire. Après une petite formation acquise en France avant de partir, je m'interrogeais sur ma capacité à accomplir mon rôle : J'étais chargée d'accueillir, d'installer les patients et sous contrôle du dentiste de leur donner les médicaments appropriés. Je me suis acquittée correctement de ma tâche. Cela demandait toutefois une grande concentration. J'ai appris quelques mots de créole haïtien et veillé autant que faire se peut à rassurer les patients par un sourire ou une parole apaisante. Je me suis cependant sentie souvent démunie face à eux où je lisais dans leurs yeux l'angoisse de souffrir, la fatigue (certains avaient marché toute la nuit pour arriver au village). Cela, bien que les soins étaient donnés sous anesthésie locale.
J'ai été très touchée par le peuple haïtien rencontré dans les différents villages où nous sommes allés : sa gentillesse, sa patience et sa confiance en nous. Je garde le souvenir de tous ces visages d'enfants, d'adultes et vieillards que je recevais pour des soins et avec lesquels la relation passait surtout par le regard, le geste bienveillant, la compassion.
Les conditions de travail étaient très éprouvantes : lever avant le jour, coucher tard après avoir tout rangé, rythme très soutenu pour faire un maximum d'interventions. De même que les conditions de vie : longues marches fatigantes sur des sentiers muletiers, grosse chaleur, forte humidité, précarité de la vie quotidienne : alimentation frugale, couchage sur un petit matelas au sol tous alignés dans un dortoir (l'école ou l'église du village), toilette succincte tous les soirs avec 1/2litre d'eau, et les latrines, n'en parlons pas ! Bref des conditions auxquelles je ne suis pas habituée et qui m'ont déconcertée au début. Changer ses habitudes de vie, revenir à l'essentiel permet de relativiser et mesurer la valeur de ce que nous avons chez nous en terme de confort, comme tout simplement l'eau potable, et aussi de soins. On le sait mais le vivre c'est encore autre chose.
Ce qui a été le plus difficile à dépasser, outres les conditions matérielles, c'est de me retrouver face à moi-même, à mes peurs (face à face avec une mygale, incendie d'une habitation en paille, décès de 2 personnes, rites vaudou...) mes angoisses (impuissance face à la douleur, la misère et le dénuement, violence observée dans les rues en traversant les villes...) que j'ai dû surmonter seule. Même si le groupe (12 bénévoles et 5 Haïtiens) était très bienveillant et soutenant. La pratique de la pleine conscience, la méditation aussi m'a aidée.
Après un tel vécu, on ressort grandi sur le plan personnel et humain : en rencontres auprès des patients, des villageois, du groupe de bénévoles entre lesquels des liens forts se sont noués. Malgré l'extrême fatigue des marches (jusqu'à 9 heures pour revenir d'un village), des nuits où l'on dort mal, du rythme soutenu du travail et des conditions spartiates, je suis prête à repartir !
C'est d'ailleurs ce que je vais faire en novembre prochain pour 3 semaines environ, toujours en Haïti. Nous interviendrons dans d'autres villages. Notre arrivée est préparée et vivement attendue.
J'ai vraiment mesuré l'utilité que nous apportions aux haïtiens et même si ce n'est qu'une infime goutte d'eau dans la mer, on sait pourquoi on intervient !
Je vous donnerai mes impressions à mon retour.
Christiane.Juin 2018: Lettre de Matthieu Ricard au Pape
Mai 2018
Christiane
Je voudrai partager une expérience de méditation qui m'a beaucoup aidée.
Récemment j'ai subi une intervention dentaire importante (extraction de dent de sagesse et pose d'implants).Avec appréhension, installée sur le fauteuil je me sentais
nerveuse et j'ai pensé que je ne pourrai pas tenir les 2 heures prévues dans
cet état malgré les paroles rassurantes du dentiste et l'anesthésie.
J'ai donc décidé que j'allais méditer. Après plusieurs
respirations profondes j'ai laissé mes mains à plat sur mes cuisses, détendu
mes jambes et tout mon corps et suivi les conseils de Fabienne : j'ai concentré
mon attention sur mon souffle et mes appuis.
Petit à petit je suis entrée dans un état de calme puis de
paix intérieure tout en étant éveillé. J'entendais le dentiste et son
assistante me parler pour m'expliquer ce qu'il faisait et me demander si tout
allait bien. Je leur répondais positivement calmement.
Puis la fin de l'intervention est arrivée et le dentiste m'a
dit que tout était terminé et s'était très bien passé. A vrai dire j'ai eu le
sentiment que cela avait duré une demi-heure tout au plus.
Le dentiste était très content de son travail et m'a
félicitée pour mon calme et ma patience. Il m'a dit que rarement il avait eu à
travailler avec une patiente aussi apaisée.
Je l'ai remercié et lui ai rappelé que je lui avais donné
toute ma confiance ainsi qu'à son assistante.
Pendant l'intervention et ma méditation j'ai vraiment senti
leurs énergies bienveillantes lorsqu'ils étaient penchés sur moi. C'était un
sentiment agréable, enveloppant.
Votre attitude m'a-t-il dit est un acte vertueux : je
vous sens en confiance et détendue, cela se répercute sur moi et mon
assistante, nous faisons du bon travail, nous sommes tous les trois gagnants.
Ce n'est qu'un mois plus tard, lors de mon rendez-vous de
contrôle que je lui ai dit que j'avais fait de la méditation. Il se rappelait
bien des circonstances. Il n'était pas surpris, c'est une technique maintenant
connue du monde médical.
Moi-même j'ai été surprise de l'efficacité de cette pratique
dans ce moment précis et je la recommande vivement à tous.
Avril 2018
Marguy, le 4 Avril 2018
Les clavicules, clé vers le ciel
Le dimanche 11 mars nous avons passé une journée où nos clavicules (Ying/Yang, Philippe) comme les hautes branches des arbres qui cherchent la lumière se sont étirées vers le ciel, nous sommes arrivés très haut et la clé est rentrée parfaitement dans la serrure... Nous étions des beaux arbres qui avons parsemé des graines voyageuses avec le vent frais de la journée. Au même temps que nous étions arbre, nous avons été graine, graine dont la voix douce et posée de Florence (Qi Gong) nous a aidé à éclore dans le terreau du groupe méditant. La musique, complice, a renforcé les liens tout le long de la journée, musique très harmonieuse et envoutante alors que les mondes musicaux et instrumentaux étaient d'origines très diverses. Dat avec sa simplicité et naturel nous a emporté avec des mots sages et fondamentaux comme les réponses de la petite fille qui a dialogué ouvertement avec lui devant le public. Le son des cloches de l'église à l'unisson du tintement du bol tibétain nous ont apaisés, paix des différentes religions qui enflamment nos cœurs... La balade lente et en silence sous le premier soleil de printemps entre les arbres centenaires a engendré une communion familiale et amicale bienfaitrice. La mousse verte des arbres s'est laissée caresser par nos mains avec délectation de part et d'autre. A la fin de la balade, un passage dans l'église et une danse indienne dans la salle ont célébré la vie et le sacre des arbres ! Merci Fabienne, notre semeuse de graines, chef d'orchestre de cette journée, ta gentillesse et ton exemple d'arbre bien enraciné nous ont permis de la vivre à fond ! et Bien sur un grand merci aux bénévoles, musiciens, prêteur de salle ... !
Marguy, petite graine heureuse :-)
Février 2018
Anne-France, le 5 Février 2018
Bonjour Camarades de Vie !
Je suis allée récemment dire
un dernier aurevoir, à un voisin de ma résidence. Au cours de la messe, il a été
lu deux poèmes d'une très grande beauté. Moi qui suis peu sensible à la poésie,
j'ai été beaucoup touchée. Je vous partage, ici, le premier poème.
Bonne
lecture : Anne-France
"A
ceux que j'aime
Et ceux qui m'aiment
Je vous remercie de l' Amour que chacun de vous m'avez
démontré,
Mais maintenant, il est temps de voyager seul.
Pour un court moment vous pouvez avoir de la peine,
Mais la confiance vous apportera réconfort et
consolation.
Nous serons séparés pour quelques temps .
Laissez les souvenirs apaiser votre douleur,
Je ne suis pas loin, et la vie continue....
Si vous avez besoin, appelez moi et je viendrai,
Même si vous ne pouvez pas me voir ou me toucher, je
serai là,
Et si vous écoutez votre cœur, vous éprouverez
clairement
La douceur de l'Amour que j'apporterai.
Et quand il sera temps pour vous de partir,
Je serai là pour vous accueillir.
N'allez pas sur ma tombe pour pleurer,
Je ne suis pas là
Je vis au plus profond de votre cœur.
Pour me voir, il suffit de fermer les yeux.
Et si vous avez besoin de moi,
Vous n'aurez qu'à murmurer mon nom,
Et je serai là."
Prière indienne
Janvier 2018
Guy, le 12 Janvier 2018
Hymne national Tibétain:
"Tel un trésor qui exauce tous les voeux de bonheur et de bienfait,
La parole du Bouddha s'élève scintillante comme un diamant.
Vous, protecteurs qui veillez sur l'immense royaume du Dharma et des êtres,
Puissiez-vous étendre votre amour et votre compassion
Tel un océan sur le monde et dans l'univers.
Que la tête de l'Empereur, couronné de cent vérités, puisse atteindre le zénith.
Qu'une joie et un bonheur infinis recouvrent l'ensemble des trois provinces du Tibet,
afin que rayonne la gloire prestigieuse du pouvoir spirituel et temporel.
Que l'enseignement du Bouddha irradie dans les dix directions,
Et amène tous les êtres de tous les univers jusqu'au bonheur et à la paix.
Les qualités du Dharma et du peuple tibétain,
Resplendissent tel un soleil aux cent mille rayons bienfaisants.
Puisse leur pouvoir éclatant être victorieux du combat contre la sombre ignorance."
Décembre 2017
Fabienne, le 12 Décembre 2017
"Les graines d'amour poussent même sans soleil !"
IL est 16h30, sur les quais de la Seine, l'humidité tombe vite et la fraicheur hivernale de la nuit n'est pas loin. Je m'approche d'un couple dont la femme me propose du thé salé au beurre (chez eux c'est au beurre rance de Yak) et un petit pain avec de la viande à l'intérieur. De mon côté, j'avais acheté, grâce à vos dons, une trentaine de petits pains, croissants ou autres pour leur offrir. Ils m'invitent à m'asseoir et me servent à boire. Je m'installe sur la couverture étendue sur un grand plastique, le verre chaud entre les doigts. Je goute leur pain à la viande, la femme me sourit. Je suis à l'aise. L'homme me parle dans un anglais assez compréhensible, tout en n'arrêtant pas de piétiner, me montrant les parties de son corps qui a froid, son nez, ses doigts, ses pieds. Je lui dis en souriant qu'il peut danser pour se réchauffer, alors il fait quelques pas de danse, avec son rire merveilleux. Je me souviens alors que j'ai une vidéo de danseurs tibétains dans mon téléphone, je mets la musique, et il fait les pas de danse, en bougeant en plus ses bras, je l'accompagne juste avec mes mains en l'air. D'autres autour nous regardent, nous sourient. Sous la bruine glaciale, les pieds dans la boue, nous rions avec notre bon cœur, ouvert juste à l'instant présent, entourés de la misère matérielle.
Nous échangeons sur le Dalaï lama. Je lui partage que j'ai eu la chance de le voir 4 fois et qu'une fois il était aussi près de moi que je suis de lui (ce tibétain) à cet instant, au point que ses yeux m'ont croisé et que j'ai pleuré. Il a compris. Il me fait comprendre que c'est un mérite immense. Il me fait signe que j'ai quelque chose de particulier sur le front. Que parfois des tibétains sur toute une vie n'arrivent jamais à l'approcher. Après il me raconte qu'il a trois enfants, je lui demande où ils sont. Il me répond qu'ils n'ont pas le droit d'être ici, qu'ils sont loin, qu'il doit prendre le métro pour les voir. Il y va à 18 heures. Il me montre les 3 croissants que j'ai apporté et me dit qu'il va leur offrir. Ils dorment dehors me dit-il. Je lui demande leur âge : 12 ans, 10 ans et 6 ans.
Oups ! Je ne sais plus parler. Je ne comprends pas cette loi française qui sépare enfants et parents. Je me sens impuissante. Tout à coup, j'ai froid. Il le voit. Il me dit qu'il faut que j'aille me réchauffer sinon je vais être malade. Je me lève, on se sert la main.
Il ne veut pas de ma monnaie.
Oui, quand je rentre chez moi au chaud, des questions m'assaillent, me perturbent. Pourquoi je n'ai pas été chercher ses enfants, les mettre au chaud ? ...Tout cela est trop ! C'est une montagne à déplacer ! Mais je commence à comprendre grâce à la vue claire des méditations que mon chez moi intérieur ne sera plus jamais pareil, qu'il va devenir plus vaste, plus accueillant, plus présent à chacun. Non plus enchainé à la souffrance de l'impuissance, de l'inutilité mais ancré dans la confiance que c'est dans ces petites graines d'amour distribuées au quotidien que le bonheur est possible.
"le bonheur est souvent la seule chose que l'on peut donner sans l'avoir et c'est en le donnant qu'on l'acquiert" VoltaireNovembre 2017
Florence, le 11 Novembre 2017
J'aimerai vous partager
mon expérience lors du WE chez Dat Phan.
Quand j'ai vu le
thème : « Acceptation radicale » j'ai pensé à l'acceptation de
soi et là je me suis dit : « c'est un WE pour moi. En plus radicale
ça va être rapide, c'est parfait. J'en ai marre de me juger, de me critiquer,
de douter sans arrêt ... ». Comme lors des WE précédents
nous avons été accueillis merveilleusement par Carole et Dat. Lors de la première
journée, Dat et Pascal nous ont invités, au travers de méditations,
enseignements et exercices pratiques, à la pleine conscience afin de nous aider
dans l'acceptation de nous-même mais aussi des autres, des évènements de la vie
...
SI ON NE PEUT RIEN
CHANGER ON A JUSTE A ACCEPTER (à ne pas confondre avec se résigner).
J'avais très mal dormi et
j'ai beaucoup somnolé pendant les méditations et même les exercices de ce
premier jour. Je m'en voulais de gâcher ces moments précieux. J'étais en plein
dans le jugement envers moi même ...
Le lendemain matin le
message fondamental des intervenants a été l'importance de vivre le moment
présent:
« à 0 degré où le temps n'a jamais bougé, au-delà de la perte et
du gain, sans début ni fin » (Dat Phan)
C'est bien beau tout ça
mais moi j'étais venu pour qu'on m'aide à trouver le bouton pour faire taire ce
mental qui me fait tant souffrir...Et c'est seulement pendant
la marche que j'ai senti mes résistances lâcher. Mon corps était lourd et je ne
marchais plus qu'au rythme de mon corps. Le WE s'est terminé en
chantant tous ensemble dans la joie et l'émotion.
Et pendant le trajet
retour comme par magie le brouillard s'est levé ... J'ai vu clair comme dans
l'histoire du verre d'eau boueuse: Si on laisse reposer, la boue lentement
se dépose dans le fond du verre, et l'eau retrouve alors sa clarté naturelle.
D'un seul coup j'ai pris conscience d'un vieux schéma qui je suivais depuis mon
enfance. A partir de là d'autres comportements se sont éclairés ... J'ai ACCEPTE
de les voir, et dans cette acceptation j'ai ressenti une libération et une grande
joie d'être enfin honnête avec moi-même et les autres, une formidable énergie.
Tout était clair...
J'ai ensuite pris
conscience que j'avais mis en place ces schémas dans le passé pour rassurer
l'enfant que j'étais et qu'aujourd'hui cet enfant intérieur ressentait toujours
le besoin d'être rassuré. Et ce jour-là j'ai senti la
confiance et la force de l'adulte qui était prêt à rassurer cet enfant
intérieur pour peut-être l'aider à ne plus suivre ces vieux schémas dont je ne
voulais plus.
ET TOUT CA JUSTE GRACE A
LA PLEINE PRESENCE DE DAT, PASCAL, LE GROUPE ET MOI-MEME ... SANS RIEN FAIRE D' AUTRE
QU' ETRE ENSEMBLE DANS LE MOMENT PRESENT.
Finalement je suis partie
avec une envie de VITE trouver une solution et s'est en équilibrant avec la
LENTEUR du moment présent que quelque chose s'est ouvert.
MERCI
Octobre 2017
Valérie, le 10 Octobre 2017
Depuis que je médite, j'envoie des fleurs...
Dans
mon travail, il m'est parfois difficile d'aligner ma communication avec
certaines personnes ; parfois je n'ai pas d'atomes crochus avec elles
et d'autres fois, je ne sais pas l'expliquer mais mon cerveau animal me
fait bien sentir que ça ne matche pas.
Sur les conseils de Fabienne et grâce à la méditation, j'ai trouvé la solution !
Je regarde dans les yeux la personne en face de moi et j'imagine que je lui envoie des fleurs. Je lui projette une douce et lente pluie de fleurs multicolores. Ca doit certainement changer mon « non-verbal » car la communication s'améliore aussitôt.
Cette visualisation me pousse dans la bienveillance, l'écoute. Elle m'apaise si bien que la communication part sous de meilleures hospices.
Et comme c'est magique, je l'ai partagé avec mon fils Hugo, 17 ans, qui avait du mal à communiquer avec son prof de math. Un peu sceptique au départ, il a testé.
Le soir même, il est rentré ravi en s'écriant « Eh maman, c'est dingue... ça marche ton truc ! ».
Alors comme ça marche, je n'hésite pas à partager. Je l'ai même fait dernièrement avec mon patron qui a parfois du mal à s'aligner avec sa boss, la Présidente de notre société.
Après explication tout en souriant, je lui ai dit : « pourquoi ne lui enverrais-tu pas des fleurs ? »
Septembre 2017
Margarita le 05/09/2017
La rentrée
Pendant deux mois nous nous sommes déracinés, enracinés ailleurs, restés chez nous, voyagé... les méditations, les conférences, les migrants sont restés dans nos cœurs, bien accrochés. Nous avons humé les senteurs des vacances, la liberté, l'euphorie de la chaleur estivale. En nous, la force des enseignements avec les images claires et sons curatifs. La complicité du groupe reste palpable, le lien est là. Pendant ces mois de repos, les rires éclatent, les larmes aussi, des naissances nous comblent, les adieux aux personnes que nous aimons s'accomplissent dans la douceur. Sur le rocher, là-bas, j'ai trouvé le cadeau pour faire plaisir à Juana, une amie de 97 ans qui ne me reconnait plus et qui est très diminué physiquement. J'ai pleuré de joie en la regardant déguster goulument du chocolat, j'ai rarement vu tant de passion en dévorant une praline... elle n'en avait, bien sûr, pas « le droit » mais je vous rassure elle est en pleine forme.
Guy le 8 septembre
Pour moi la méditation vient souvent en première ligne comme
moyen de faire faire de la gymnastique (nécessaire) à notre cerveau.
Cette gymnastique, avec d'autres, a pour but :
* d'entretenir et de préserver notre mémoire
* d'entretenir notre capacité de
planification, notre vitesse de traitement des informations, notre
habilité à penser, notre créativité...
La pratique de la méditation, sur le long terme, induit une plus grande flexibilité cérébrale.
Juillet 2017
Maxime le 13 Juillet
Lundi c'était la dernière méditation avant les vacances d'été et lorsque, Fabienne, tu as mis un de ces mantras où l'on entend de l'eau couler, j'ai eu le sentiment qu'en 9 mois j'avais parcouru bien du chemin et que la petite graine après avoir germé commençait à donner naissance à une fleur avec de vraies et longues racines.
Il y 9 mois j'étais comme une abeille qui se cognait contre une vitre et qui ne savait ni où aller ni comment trouver son chemin, même si j'avais l'intuition que le chemin existait. il y a eu d'abord la rencontre avec Florence , merci à toi Flo pour ton cœur gros comme ça, ton amitié et ta lumière, puis avec toi Fabienne ; j'ai su à la première méditation que tu étais la bonne personne et que j'étais à la bonne place, et enfin le voyage à Strasbourg pour voir le Dalaï Lama. Comme ça ! Juste pour voir, depuis le temps que j'en entendais parler....
Et là, moi la réticente qui avait été confrontée dans ma vie familiale à de la spiritualité non partagée, j'ai été bouleversée et me suis laissée prendre au cœur avec la certitude que ce serait désormais le bon chemin, mon chemin, celui sur lequel je devais avancer.
Depuis beaucoup de choses se sont passées. J'ai découvert la méditation avec d'abord beaucoup d'attentes, d'assiduité et de certitudes ; puis mes certitudes se sont effacées, j'ai douté, me suis posé plein de questions et ai essayé de comprendre car malgré tous mes désirs de mettre en pratique l'enseignement je n'y arrivai que rarement. Alors j'ai pris le problème autrement et me suis posé d'autres questions, ai eu certaines réponses , souvent à chaque méditation, puis ne me suis plus posé de questions du tout et ai commencé à faire confiance, à me faire confiance. Laisser faire, laisser être !
Un soir Fabienne, tu as proposé le Tonglen ; j'ai trouvé cette pratique magnifique et l'ai immédiatement adoptée ; elle m'a permis d'être de nouveau créative, d'accepter la part d'ombre qui est en moi mais aussi de me laisser imprégner de lumière et de pouvoir donner d'une manière différente, à l'autre, à tous les autres.
La lecture des livres de Thich Nathan sur » la colère » et sur l'enfant intérieur qui est en nous », l'écoute de son enseignement si riche, si profond et si drôle à cause son humour, le week-end chez Dat Phan, la rencontre avec les moines thibétains et la puissance positive des leurs mantras , les soirées thématiques si riches en échanges avec vous tous, ma vie affective et familiale, mes activités, toutes ces choses qui depuis 9 mois m'ont nourries et permis d'arriver à comprendre que cette petite graine nous la portons tous en nous et que quand on la reconnait , l'écoute, en prends soin et la regarde avec bienveillance et amour elle peut commencer à pousser et grandir.
Alors aujourd'hui même si la fleur est toute petite je voulais simplement partager un peu de ce vécu qui n'aurait pas pu sans vous tous devenir ce qu'il est en train de devenir et vous en dire merci !
Je sais que ce ne sont que les premières pages du livre, qu'il y aura probablement des ratures et des fautes mais c'est une belle histoire, et c'est tellement bien que ce soit comme ça.
Juin 2017
Marguy le 19 Mai
A Lambert...
Le rendez-vous hebdomadaire de méditation au sein du groupe Les deux ailes de la paix sont pour moi une source de paix et d'énergie salutaire. La paix par l'écoute de l'enseignement des maîtres tibétains et le silence qui s'ensuit et l'énergie par les mantras et les AUM vibrant dans ma cache thoracique, le tout harmonisé par la voix sage de Fabienne. Lambert, l'enfant du village, fils de mon amie et frère de camaraderie de mon fils a décidé de trouver la paix en partant vers son Dieu. En recevant la nouvelle, la colère et la tristesse ont remplis nos jours essayant d'accompagner les parents, les frères... La dernière séance de méditation nous l'avons dédiée à Lambert. Je lui ai souhaité un bon voyage vers l'autre rive. Au moment du mantra, des frissons ont parcouru tout mon corps... l'acceptation et le deuil en paix s'installent doucement.Mai 2017
"Je voulais
écrire un petit texte sur la colère pour coller au thème de la prochaine
soirée-débat, mais je ne suis pas en colère...
Voici les
mots qui me sont venus, peut-être iront-ils avec un prochain thème."
Catherine le 2 Mai 2017
La joie et la peine se regardent.
Lequel des deux, sur l'autre prendra le pas
Lorsque l'heure du grand bilan sonnera ?
Sur le paysage de ma vie
Je traverse parfois de grands champs de peine
Mais, à bien chercher, j'y trouve toujours quelques pépites,
Deux ou trois rires d'enfants,
Un soleil couchant qui rougeoie
Et voilà qu'apparait un germe de joie.
Sitôt en vue, je l'arrose, le cajole, l'entretien,
Pour que la pousse, en moi, ancre ses racines,
Devienne arbuste, arbre, bosquet, puis forêt.
Et enfin je respire à pleins poumons.
Je peux alors reprendre ma route,
Poursuivre ma traversée par monts et par vaux.
Et toujours, devant moi, l'éternel face à face :
La peine et la joie se regardent."
Mars 2017
Christiane le 11 Mars 2017
Récemment je me suis trouvée à une heure tardive à la gare Montparnasse. En attendant mon train j'ai été attirée par la présence d'une clocharde qui s'était rapprochée des voyageurs et farfouillait dans ses affaires emballées dans des caddies qu'elle trainait avec elle. Dans la gare presque déserte je ne voyais qu'elle et ma 1ère idée a été d'aller vers elle et lui parler, échanger, lui demander comment elle se débrouillait pour passer la nuit, etc...
La 2ème pensée tout de suite après a été la Peur : de la crasse, de l'odeur, de la différence, de me faire rejeter, de ne pas savoir m'y prendre...
Puis je me suis souvenue d'une parole de Bouddha (Pensée du jour transmise par Fabienne, que j'ai notée et me répète régulièrement) :
« Rien ne m'emprisonne excepté mes pensées,
Rien ne me limite excepté mes peurs,
Rien ne me contrôle excepté mes croyances »
Je me suis apaisée et suis revenue vers elle, lui ai parlé, donné quelques gâteaux secs et autres nourritures que je ramenais de mon petit voyage.
Elle m'a remerciée, les a rangés précieusement et nous avons discuté. Elle m'a expliqué qu'elle ne pouvait pas rester à la gare toute la nuit car elle ferme plusieurs heures. Qu'à la fermeture elle irait donc dans la rue mais sans y dormir à cause de la violence surtout lorsqu'on est une femme. Du coup, elle dort quelques heures dans la journée lorsque la gare est remplie de monde (de personnes qui l'ignorent).
Après avoir échangé sur d'autres sujets nous nous sommes quittées. En rentrant chez moi et en tournant la clé dans ma serrure je me suis dit que j'avais bien de la chance d'avoir un toit et d'y être en sécurité.